Les candidats ont tiré profit d’un vote-sanction contre des gouvernements jugés corrompus et inefficaces
ouvement de colère ponctuel des
opinions publiques ou nouveau signal d'un craquellement de l'unité
politique en Europe. Deux pays, la Bulgarie et la Moldavie, se sont
dotés dimanche de présidents de la République russophiles et bien
décidés à réchauffer leurs relations avec Moscou au détriment possible
de leurs liens avec l'Union européenne.
En
Bulgarie, c'est un novice en politique, un ancien chef de l'armée de
l'air de cinquante-trois ans, Roumen Radev, soutenu par le Parti
socialiste (PSB - ex-communiste), qui a créé la surprise en remportant
confortablement l'élection (59,35 % des voix). Il a confirmé au soir de
sa victoire sa volonté de « travailler étroitement avec le gouvernement russe en vue d'une levée des sanctions »
imposées par l'Union européenne au lendemain de l'annexion de
l'Ukraine. Le coup de tonnerre politique résonne d'autant plus fort à
Sofia que le Premier ministre conservateur, Boïko Borissov, avait
imprudemment mis sa tête dans la balance, certain que sa candidate, la
présidente du Parlement bulgare, Tsetska Tsatcheva, l'emporterait
aisément. Il a démissionné lundi, ouvrant une période d'incertitude pour
le pays. En élisant Roumen Radev, les Bulgares ont cependant au moins
autant sanctionné leur gouvernement incapable d'éradiquer la corruption
et de mener les réformes économiques qu'ils n'ont souhaité un changement
d'alliances, ancrées à l'ouest depuis 2004.
En
Moldavie, la situation est plus fragile. Igor Dodon, l'homme porté à la
tête de l'Etat dimanche, à l'occasion de la première élection
présidentielle au suffrage universel direct depuis l'indépendance du
pays en 1991, souhaite remettre en cause l'accord d'association de
juin 2014 qui lie cette ex-république soviétique à l'Union européenne.
Le même type d'accord de coopération politique et commerciale que
l'Ukraine avait négocié avec l'Europe et qui avait provoqué fin 2013
l'intervention de Moscou, à l'origine de la révolution ukrainienne. Igor
Dodon, qui souhaite que la Moldavie adhère plutôt à l'Union douanière
eurasienne, organisée autour de la Russie, espère pouvoir déclencher des
élections législatives anticipées l'an prochain pour mener à bien ses
projets. Les scandales qui ont émaillé l'histoire politique récente de
la Moldavie peuvent expliquer, ici comme en Bulgarie, un vote-sanction
contre le gouvernement pro-européen. Il n'empêche, ces deux ralliements
obtenus sans effort par le président Vladimir Poutine ne sont pas une
très bonne nouvelle pour l'Europe.
SOURCE : lesechos

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