lundi 14 novembre 2016

Des présidents pro-russes élus en Bulgarie et en Moldavie

Les candidats ont tiré profit d’un vote-sanction contre des gouvernements jugés corrompus et inefficaces

ouvement de colère ponctuel des opinions publiques ou nouveau signal d'un craquellement de l'unité politique en Europe. Deux pays, la Bulgarie et la Moldavie, se sont dotés dimanche de présidents de la République russophiles et bien décidés à réchauffer leurs relations avec Moscou au détriment possible de leurs liens avec l'Union européenne.
En Bulgarie, c'est un novice en politique, un ancien chef de l'armée de l'air de cinquante-trois ans, Roumen Radev, soutenu par le Parti socialiste (PSB - ex-communiste), qui a créé la surprise en remportant confortablement l'élection (59,35 % des voix). Il a confirmé au soir de sa victoire sa volonté de « travailler étroitement avec le gouvernement russe en vue d'une levée des sanctions » imposées par l'Union européenne au lendemain de l'annexion de l'Ukraine. Le coup de tonnerre politique résonne d'autant plus fort à Sofia que le Premier ministre conservateur, Boïko Borissov, avait imprudemment mis sa tête dans la balance, certain que sa candidate, la présidente du Parlement bulgare, Tsetska Tsatcheva, l'emporterait aisément. Il a démissionné lundi, ouvrant une période d'incertitude pour le pays. En élisant Roumen Radev, les Bulgares ont cependant au moins autant sanctionné leur gouvernement incapable d'éradiquer la corruption et de mener les réformes économiques qu'ils n'ont souhaité un changement d'alliances, ancrées à l'ouest depuis 2004.
En Moldavie, la situation est plus fragile. Igor Dodon, l'homme porté à la tête de l'Etat dimanche, à l'occasion de la première élection présidentielle au suffrage universel direct depuis l'indépendance du pays en 1991, souhaite remettre en cause l'accord d'association de juin 2014 qui lie cette ex-république soviétique à l'Union européenne. Le même type d'accord de coopération politique et commerciale que l'Ukraine avait négocié avec l'Europe et qui avait provoqué fin 2013 l'intervention de Moscou, à l'origine de la révolution ukrainienne. Igor Dodon, qui souhaite que la Moldavie adhère plutôt à l'Union douanière eurasienne, organisée autour de la Russie, espère pouvoir déclencher des élections législatives anticipées l'an prochain pour mener à bien ses projets. Les scandales qui ont émaillé l'histoire politique récente de la Moldavie peuvent expliquer, ici comme en Bulgarie, un vote-sanction contre le gouvernement pro-européen. Il n'empêche, ces deux ralliements obtenus sans effort par le président Vladimir Poutine ne sont pas une très bonne nouvelle pour l'Europe.




SOURCE : lesechos

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