Nommé un gouvernement à midi et tenir un Conseil des ministres à
16 h, même si il n'y a pas eu de chamboulement massif dans cette équipe
rajeunie et resserrée, témoigne qu'il n'y a pas de temps à perdre pour
Amadou Gon Coulibaly et son équipe.
Amadou Gon Coulibaly qui, après avoir rendu en Conseil des ministres
hommage et aux président et vice-président de la troisième République
ivoirienne, a rappelé le cap fixé pour son équipe : « La promotion
de la bonne gouvernance et d’une justice qui rassure nos compatriotes,
ainsi que les investisseurs nationaux et internationaux ;
l’intensification de nos actions pour assurer une meilleure distribution
des fruits de la croissance. Au plan sécuritaire, la poursuite et
l’intensification des efforts de modernisation, de professionnalisation
et d’équipements de nos forces de défense et de sécurité pour continuer
de garantir la sécurité des biens et des personnes. »
Redistribution de la richesse et amélioration de la gouvernance bien
sûr, mais dans l'immédiat le ministre de la Fonction publique, Pascal
Abinan Kouakou, et surtout celui en charge de la Défense Alain Richard
Donwahi vont devoir aller au feu, dès aujourd’hui, pour calmer les
revendications des fonctionnaires en grève et des militaires en colère.
« Dépasser les effets de la crise »
Pour Albert Mabri Toikeusse, « il est évident que des urgences se présentent à ce gouvernement, que le temps ne lui permet pas d’examiner les questions ».
Ce dernier était ministre des Affaires étrangères jusqu'en novembre
2016 avant d'être limogé. Suite à un désaccord avec la majorité sur la
répartition des candidatures aux dernières législatives, son parti
l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) avait
quitté la majorité et lui-même avait été débarqué. « Il faut
apporter des réponses aux attentes, que ce soit les questions
militaires, les questions sociales avec la grève en cours ou d’autres
questions importantes qui relèvent de la vie nationale. »
De son côté, le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) n’attend pas grand-chose du nouveau gouvernement. « On
est dans une IIIe République qui n’a pas soldé le malaise de la crise
dite post-électorale, regrette sa secrétaire générale et porte-praole,
Agnès Monnet. Ce gouvernement ne permet pas l’ouverture espérée. Quand
on prend au niveau des partis, la majorité c’est le RDR [le
Rassemblement des républicains d’Alassane Ouattara]. Notre volonté,
c’est que nous puissions dépasser les effets de la crise postélectorale.
Cela va prendre combien d’années ? Les prisonniers sont toujours là.
Pour que la Côte d’Ivoire aille de l’avant, il faut une vraie
réconciliation, il faut un vrai dialogue politique. »
SOURCE : lebabi
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