La porte parole du Front du refus, Mme Danielle Boni Claverie, a animé un meeting, le jeudi 27 octobre 2016, sur ses terres à Tiassalé pour demander à la population de dire non au projet de la nouvelle Constitution et exiger le retrait pur et simple de ladite Constitution.
Nous ne
sommes pas d’accord avec vous M. Alassane Ouattara. Nous ne sommes pas
d’accord avec cette Constitution (..). Le Front du refus est constitué
de partis politiques honorables, des mouvements de la société civile, de
personnalités politiques honorables parmi lesquelles des responsables,
d’anciens ministres de la République de Côte d’Ivoire, des députés en
fonction, d’anciens députés, des professeurs d’université, des hauts
fonctionnaires qui ont depuis des années montré leur engagement et leur
conviction. Et c’est parce que nous avons une identité de vue que nous
avons décidé d’être ensemble. Et ensemble pour dire non. Et si nous
disons non, c’est parce que nous avons des raisons. Les raisons sont
nombreuses parce qu’on ne s’oppose pas pour le plaisir de s’opposer.
Alors, nous disons que cette Constitution, nous n’en voulons pas.
« Cette Constitution nous divise »
Au lieu d’unir, elle nous divise, au
lieu de rassembler, elle nous fractionne. Alors nous n’en voulons pas.
Nous ne voulons pas de cette Constitution, parce que je crois que
quelqu’un l’a dit dans son discours, pourquoi cette précipitation ? En
effet, en 2010, le candidat Alassane Ouattara a promis, il a dit je vais
faire une révision constitutionnelle, à cause de l’article 35. Nous
avons attendu cette révision constitutionnelle pendant tout le premier
mandat, jamais il n’a parlé de révision constitutionnelle. On arrive
aujourd’hui au 2ème mandat, et puis, tout d’un coup, on dit
non, non, ce n’est plus une révision constitutionnelle, mais un projet
de nouvelle Constitution. Déjà c’est illégale parce que la Constitution
actuelle ne le permet pas, elle ne permet pas l’élaboration d’un nouveau
projet (...). Mais pourquoi cette précipitation ? Pourquoi cette
urgence ? Pendant 6 années, vous n’avez rien fait, et puis tout d’un
coup, vous dites, allez, allez, on fait tellement vite et puis on se
dépêche. Et puis pendant ce temps, le peuple n’est pas consulté. Alors,
c’est pour cela que nous, nous disons que cette précipitation là, elle
est suspecte, elle éveille en nous de la suspicion. Et puis, c’est une
Constitution dont la méthode, la procédure est fausse. Parce qu’elle a
mis à l’écart le peuple de Côte d’Ivoire.
« Cette Constitution est une initiative solitaire »
Le Président Alassane Ouattara a décidé
tout seul, il a pris l’initiative solitaire de faire un projet de
Constitution et de déclarer une 3ème République. Et puis, il a
confié l’élaboration à un comité d’experts. Il leur a dit travaillez,
c’est moi qui vous donne des décisions et puis vous écrivez. Donc ils
l’ont fait. Ensuite, ça part au Conseil de gouvernement, au Conseil des
ministres et puis du Conseil des ministres au parlement. Deux jours pour
examiner 188 articles. Et puis on dit les députés ont voté tous oui,
sauf 8. Et puis maintenant, on dit peuple.
« On dit vous êtes des moutons, allez voter »
On se rappelle qu’il y a un peuple, on
dit vous êtes des moutons, allez voter. Vous ne savez pas de quoi il
s’agit, vous ne savez pas ce qu’il y a dans la Constitution. C’est
aujourd’hui, seulement aujourd’hui que Fraternité Matin vient de publier
la Constitution. Il nous reste combien de temps ? Deux jours pour allez
voter. C’est pour cela que nous, nous disons non, non ce n’est pas la
bonne méthode. On est en train de nous dire que l’ancienne Constitution
est mauvaise, que c’est elle qui a fait qu’il y a des crises, c’est elle
qui a fait qu’il ya des guerres, etc…La Constitution de l’an 2000 est
l’émanation du peuple souverain. Parce que le ministre Appété vous a
expliqué, il y a eu une assemblée constituante pour tous les
représentants de toute la société. Le peuple ivoirien était présent.
Vous avez les parlementaires, les élus, les partis politiques, la
société civile, les femmes, les jeunes, les organisations syndicales,
les organisations paysannes. Nous avons tous travaillé ensemble. Et
puis, il y a eu un consensus et un texte s’est dégagé, voilà la
Constitution de l’an 2000. Or, le peuple, aujourd’hui, où est-il ? A
quel moment, on l’a entendu ? Est-ce que sur les antennes de la radio
télévision ivoirienne, est-ce que vous entendez des débats ou vous nous
voyez parler ? Alors que c’est une obligation, une obligation légale,
c’est un droit constitutionnel de pouvoir exprimer des opinions
différentes. Et ce droit, on nous le refuse. Ce qu’on veut faire, c’est
pour nous écraser. Cette Constitution donne des pouvoirs exorbitants à
Alassane Ouattara, au Président de la République. Et c’est pour cela que
nous disons non. Nous refusons également cette Constitution parce que
nous disons que le moment est mal choisi.
« Ils nous prennent pour des bêtes ou quoi ?»
Nous avons des préoccupations, les
Ivoiriens souffrent. Les Ivoiriens ont d’autres préoccupations. Qui paye
vos factures d’électricité ? C’est l’Etat et le gouvernement ? Quand il
n’y a pas d’eau et dans les quartiers d’Abidjan, c’est ça l’émergence ?
J’ai entendu des ministres du gouvernement de M. Ouattara expliquer que
si on vote la Constitution, il y aura de l’emploi. C’est la
Constitution qui va donner de l’emploi ? Est-ce qu’ils nous prennent
pour des bêtes ou quoi ? Est-ce que le peuple ivoirien est devenu
tellement bête qu’on peut lui dire n’importe quoi. Vous n’avez pas
réussi à donner des emplois jusqu’à maintenant et ce n’est pas parce
qu’on va voter la Constitution que demain on va vous distribuer des
emplois.
SOURCE :INFODROME
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