mardi 20 décembre 2016

Ambassadeur russe assassiné à Ankara: la politique russe en Syrie mise en cause

Les images ont fait le tour des réseaux sociaux. On y voit l'ambassadeur russe en Turquie s'effondrer, abattu de plusieurs balles dans le dos par un homme qui dit vouloir venger les morts d'Alep. Andreï Karlov a été assassiné alors qu'il inaugurait une galerie d'art à Ankara. Son assassin, un policier en civil, a ensuite été tué par les forces spéciales. Le président turc a rapidement appelé son homologue russe et les deux dirigeants ont montré un front uni face à cette attaque. On apprenait ce mardi que six personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l'enquête.
Un assassinat en direct avec les images d'un homme qui tire sur l’ambassadeur alors que celui-ci prononçait un discours et qui explique qu’il s’agit de venger les morts d’Alep. Les coupables vont rendre des comptes un à un, ajoute t-il ensuite. Un groupe de dix-huit enquêteurs, agents des services secrets et des diplomates russes sont arrivés ce mardi matin à Ankara pour enquêter. Six personnes ont déjà été arrêtées.
Les réserves de l'opinion publique turque sur la Russie
Très rapidement les autorités turques avaient annoncé la mise en place d’une commission d’enquête conjointe russo-turque sur cet attentat, rapporte notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a parlé avec Vladimir Poutine hier dans la soirée et assuré que l’attaque n’aura pas de conséquences sur les relations avec Moscou.
Mais l’attentat intervient dans un contexte de tension, avec une multiplication des manifestations anti-russes en Turquie. Une situation très paradoxale pour le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, partagé entre ses liens avec Moscou et sa base pour qui la politique russe en Syrie est inacceptable. Les prochains jours seront très délicats pour le pouvoir turc qui va certainement devoir multiplier les gestes de bonne volonté face à Moscou, malgré une opinion publique de plus en plus réservée sur les bons rapports entretenus avec la Russie de Vladimir Poutine.
« Le crime qui a été commis est sans aucun doute une provocation destinée à perturber les relations entre la Russie et la Turquie, ainsi que le processus de paix en Syrie auquel contribuent activement la Russie, la Turquie et l’Iran. Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à cela : intensifier la lutte contre le terrorisme…», a expliqué de son côté Vladimir Poutine à la télévision russe, lundi 19 décembre.
A Moscou, depuis hier soir, la tonalité du côté des officiels et de la presse exprime une volonté de ne pas exacerber les tensions, rapporte notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne. Pour le ministère des Affaires étrangères, ce « crime inhumain » vise à faire échouer le règlement politique en Syrie et le processus de normalisation entre la Russie et la Turquie. Mais cette provocation ne réussira pas selon Sergueï Lavrov qui a insisté sur le fait que le président Erdogan avait présenté ses condoléances, que les enquêteurs russes sont partis pour la Turquie, et qu’il y aura une enquête conjointe, afin de comprendre qui est derrière ce crime.





source : rfi

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