Le partenariat entre la Banque africaine de développement et la Cote
d’Ivoire se raffermit. Le Conseil d’administration de l’institution a
approuvé un prêt de 769,78 millions d’euros, à la Côte d’Ivoire, visant à
améliorer de manière significative le transport urbain dans la ville
d'Abidjan.
Ce projet porte sur l’aménagement de 87,9 km de voies urbaines rapides,
d’un pont de 1400 mètres, de six échangeurs, la réhabilitation des feux
tricolores de 89 carrefours, l’évaluation de la qualité de l’air, la
gestion des déchets urbains ainsi que le renforcement des capacités
existantes en matière de régulation de la circulation, de planification
urbaine, d’amélioration des recettes locales, de sécurité routière et de
protection des écosystèmes naturels.
«Le projet sera réalisé de mars 2017 à décembre 2021 et permettra
d’améliorer la fluidité du trafic, de réduire les accidents de la route,
de renforcer la gestion urbaine, d’améliorer la qualité de l’air,
d’augmenter les revenus des ménages,» a souligné le Directeur des
transports et des TIC à la BAD, Amadou Oumarou.
Cette intervention constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les
automobilistes ivoiriens. La quasi-totalité des carrefours enregistrent
une congestion sévère et le mauvais état des routes freine la
circulation entraînant ainsi des accidents de la route, la pollution de
l’air, un ralentissement des activités économiques dans la ville
d’Abidjan, aussi considérée comme le centre des affaires de la Côte
d’Ivoire mais également de la sous-région Ouest-africaine.
Le pont et les voies d’accès qui lui sont associé facilitera les
déplacements quotidiens de centaines de milliers d’abidjanais et
participeront à désengorger les voies existantes. « On estime qu’il sera
emprunté quotidiennement par plus de 70 000 véhicules » a annoncé Jean
Noël Ilboudo, ingénieur des Transport en charge de la coordination du
projet au sein de la BAD. Le chantier devrait débuter en 2017 et prendre
fin en 2020.
Dans une perspective régionale, le 4ème pont constituera une voie de
transit privilégiée entre le port d’Abidjan et les corridors routiers
internationaux, notamment vers le Burkina Faso, au nord, et vers le
Libéria, à l’ouest. L’accessibilité au port soutiendra l’intégration
dans la sous-région en stimulant les échanges avec les pays de
l’hinterland.
Abidjan, est le poumon économique de la Côte d’Ivoire qui abrite une
population estimée à 4,71 millions d’habitants (21% de la population
totale du pays en 2014) avec une projection de 8,5 millions en 2030.
Cette ville est le principal fournisseur des produits et services qui
font de la Côte d’Ivoire l’un des principaux pays exportateurs en
Afrique, après l’Egypte et l’Afrique du Sud, le 3e pays exportateur vers
les pays africains.
Avec l’effet combiné de l’accroissement démographique, de la forte
croissance du parc automobile et du déclin des systèmes de transport
public, le réseau de voirie et le système de contrôle du trafic se sont
révélés inadaptés pour assurer l’écoulement d’un trafic de plus en plus
important. Du fait de la crise socio politique des quinze dernières
années et de la forte pression démographique, l’accessibilité des zones
urbaines, les systèmes de transport, de contrôle du trafic, la gestion
des déchets et la planification urbaine se sont dégradés, ce qui
constitue une contrainte majeure à la libération du potentiel économique
de la ville.
Ce n’est pas la première fois que la Banque intervient en Côte d’Ivoire.
On rappelle qu’à la demande du Gouvernement ivoirien, le Groupe de la
Banque africaine de développement a aussi réuni de nombreux partenaires
pour boucler le financement
du pont HKB (du nom de l’ancien président Henri Konan Bédié) et a ainsi
contribué, en tant que bailleur principal, à une résolution
significative des problèmes de transports et d’urbanisme dans la ville
d’Abidjan.
SOURCE :lebabi
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