La disparition momentanée d'un témoin de l'accusation a provoqué des chamboulements de planning ce matin à La Haye. P117 « n'est pas là où il devrait être », a d'emblée déploré le président de la Chambre à l'ouverture de l'audience. Ce « témoin vulnérable », qui déposait depuis Abidjan par vidéoconférence, a eu en effet beaucoup de retard.
Avant que ne soit ajournée l'audience en attendant son arrivée, les
équipes de défense de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en ont profité
pour présenter une requête concernant le prochain témoin.
Elles réclamaient la levée des expurgations dans sa déposition
écrite, afin d'avoir accès au nom et à la fonction de la personne qui
l'avait aidé à remplir la demande de participation à la procédure. La
défense estime en effet « indispensable » de connaître « le rôle, l'impact » des intermédiaires pour les témoins victimes.
Et ce, afin de déterminer « dans quelle mesure le témoin s'exprime spontanément, sans qu'on lui souffle ».
Mais cette requête a été rejetée par la Chambre, au motif qu'elle
compromettait les enquêtes futures et la sécurité des intermédiaires.
Nouveau témoin à la barre
En fin de matinée, P117 est finalement arrivé à destination et a pu
poursuivre sa déposition, toujours à huis clos total. Il a fallu
attendre le début de l'après-midi pour que se rouvrent les rideaux de la
salle d'audience et qu'un nouveau témoin fasse son apparition, à visage
découvert cette fois.
Avant même le début de son interrogatoire, Monsieur Sanogo Broulay a pris la parole pour exprimer sa détresse. « J'ai tout perdu avec la guerre », a-t-il expliqué au juge-président, avant de commencer à répondre aux questions du bureau de la procureure.
Sans revenir sur le récit du témoin, arrêté le 16 décembre 2010, lors de
la marche sur la RTI, l'accusation a présenté quelques documents pour
appuyer ses dires. Parmi eux, un billet de sortie de la MACA, sur lequel
figure le nom du témoin. Interrogé sur les conséquences de cet
incident, Sanogo Broulay n'a pas caché son émotion.
Il a raconté avoir été « déshabillé et tabassé » et être « tombé gravement malade » à la suite de cela. « J'ai vu des choses que je n'ai jamais vu », a-t-il encore déploré, énumérant les souffrances physiques et mentales que cette expérience avait engendrée, « blessures sur le corps, problèmes de peau et cauchemars » et ce alors qu'il n'avait « aucun moyen de (se) soigner »...LA SUITE
SOURCE : Lebabi
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