vendredi 16 décembre 2016

Syrie: Hollande veut une «résolution humanitaire» de l'ONU pour Alep

La Syrie et la situation à Alep se sont invitées au dernier conseil européen de l'année, ce jeudi 15 décembre. Les Vingt-Huit ont tenté d'accentuer la pression sur la Russie ; toutefois, les moyens mis en œuvre restent limités.
Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles,Anastasia Becchio
L'action de l'Europe dans la crise syrienne n'a pas été aussi efficace que souhaité, a reconnu le président du Conseil, Donald Tusk. Dans leur déclaration finale, les Vingt-Huit se bornent à affirmer qu'il faut « exercer une pression sur les acteurs du conflit en Syrie par tous les moyens diplomatiques disponibles ».
Pas encore de sanctions
Quant à d'éventuelles sanctions : « Nous n'en sommes pas là », a dit François Hollande, qui n'exclut cependant pas que le Conseil ait à se prononcer « dans les prochaines semaines » en cas de nouvelles « violations des droits les plus élémentaires ».
Mais la priorité pour le président français, c'est de faire adopter une résolution humanitaire par le Conseil de sécurité des Nations unies. Un texte destiné à protéger les civils, leur acheminer de la nourriture et des médicaments, et qui donnerait « un cadre de droit » au déploiement d'observateurs internationaux. Jusque-là, ce genre d'initiative s'est toujours heurté au veto russe.
« La Russie mettrait son veto à une résolution dont la finalité serait humanitaire ? »
Si François Hollande admet que la Russie a souvent opposé son veto à des « résolutions politiques », il reste optimiste sur une résolution à caractère humanitaire : « La Russie mettrait son veto à une résolution dont la finalité serait humanitaire ? s'est interrogé tout haut le chef de l'Etat. Quelle responsabilité elle prendrait si elle allait jusque-là ! Car ce que nous voulons, c’est simplement, en l’occurrence, sauver des populations alors même que les combats ont quasiment cessé et qu’il y a simplement à assurer qu’à Alep il soit possible de nourrir une population estimée à 50 000 à 100 000 personnes et de soigner des enfants, des vieillards. Comment il serait possible de mettre son veto à une résolution dont l’objet serait simplement d’assurer l’accès de l’aide humanitaire et de protéger les populations civiles. Je n'imagine même pas qu'il soit possible de le faire », a conclu François Hollande.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit donc se réunir en urgence ce vendredi à la demande de la France pour examiner la situation humanitaire à Alep.

Ayrault et Mistura pour une action humanitaire urgente et un accord politique
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, s'est entretenu jeudi à Paris avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Au centre des discussions aussi, la situation humanitaire à Alep-est.
A la veille de la réunion du Conseil de sécurité réclamée par la France, les deux hommes ont demandé l'évacuation d'urgence des civils, la mise en œuvre d'un accès humanitaire à l'ensemble de la population ainsi que la reprise des négociations en vue d'une transition politique.
Pour gagner contre Daech, il faut résoudre la crise politique syrienne. S'il n'y a pas un accord sur le cessez-le-feu et s'il n'y a pas une discussion politique, Idleb devient la prochaine Alep. Il y a des moments dans l'Histoire où une tragédie peut au moins donner l'opportunité de regarder en avant en essayant de changer les choses. Le peuple syrien a assez attendu.
Ayrault et Staffan de Mistura pour une action humanitaire urgente et un accord politique






SOURCE :rfi

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