Les acheteurs de produits de la filière café-cacao, ayant pris conscience des attaques récurrentes des coupeurs de route dans la région du Cavally, occasionnant des morts dans leur rang, ont fait appel aux chasseurs traditionnels appelés dozos.
Ceux-ci se sont déployés sur l’axe Guiglo-Blolequin, et même sur les pistes villageoises. « Nous
ne sommes pas une force parallèle. La région est devenue la cible des
coupeurs de route, des braqueurs et autres bandits de grand chemin. Les
gendarmes n’étant pas armés, les acheteurs de produits de la filière
café-cacao nous ont sollicités pour sécuriser les zones d’attaques»,
a lâché Traoré Zoumana, un dozo, le samedi 19 novembre 2016, aux
environs de 15 h, sur l’axe Guiglo-Zeaglo, avant d’ajouter : « Nous
faisons des barrages anarchiques sur les voies qui mènent dans les
plantations et même sur les grands axes, pour décourager les coupeurs de
route».
De son point de vue, les dozos font
ressortir l’aspect culturel de leur confrérie, et entendent réellement
contribuer à la sécurité de la région du Cavally. « La culture dozo
est basée sur l’éducation, l’enseignement et la promotion de certaines
valeurs. Chez nous les dozos, on combat ceux qui s’attaquent aux
innocentes personnes, et qui prennent leurs biens. Le dozo est un homme
comme tout autre, et qui respecte l’autorité », s’est exprimé Bamba
Ibrahima que nous avons rencontré assis dans un barrage qu’il a érigé
près de Zeaglo, dans le département de Blolequin.
« C’est vrai, nous ne devons pas
nous substituer aux Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) pour ériger
des barrages mais, ce que nous faisons actuellement, c’est pour
sécuriser le déplacement des acheteurs de produits pendant cette traite
de café-cacao. Et puis, c’est à leur demande que nous sommes là pour un
temps précis » a-t-il dit, avant de poursuivre : « La région
du Cavally vit dans l’insécurité totale, avec notamment les coupeurs de
route, les vols avec violence se terminant bien souvent par des morts
d’hommes. L’exemple de Diaby Mamadou, acheteur de produits, tué à coup
de couteau par des coupeurs de route à Kaadé récemment, est éloquant. En
tout cas, nous allons régler leur problème en les poursuivant partout
où ils iront. Nous sommes préparés pour ça ».
Concernant la question du retour des
dozos sur l’axe Guiglo-Blolequin, les autorités militaires ont une fois
de plus opté pour la condamnation. Pour elles, les dozos ne peuvent pas
se substituer à l’Etat donc il faudra qu’ils cessent leurs activités.
Relativement aux coupeurs de route, les Faci ont clairement choisi la fermeté. « Comme
ils empêchent les acheteurs de produits de faire leur travail,
eux-mêmes ne dormirons pas. Nous allons les traquer jusque dans leur
dernier retranchement », a fait savoir le chef d’Escadron Kouakou Mathias Yao, commandant la compagnie de gendarmerie de Guiglo, avant de marteler : « Les
coupeurs de route seront combattus. Nous ne pouvons pas négocier avec
eux. Nous allons régler ce problème en les poursuivant, partout où ils
iront. Rappelons que les dozos avaient occupé les routes pendant
quelque temps après la crise de 2010. Mais la paix revenue, le
gouvernement leur a demandé de les quitter ce qu'ils ont fait.
SOURCE :linfodrome
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