Le sort de deux prétendants au fauteuil présidentiel en 2020 est
définitivement scellé à travers un communiqué lapidaire de douze lignes
rendu public vendredi par le secrétaire général du gouvernement, Amadou
Gon Coulibaly. Albert Mabri Toikeusse, chef de la diplomatie ivoiriene
et Gnamien Konan, ministre du Logement et de l’Habitat, par ailleurs
alliés de la coalition Rhdp ne font plus partie de l’équipe
gouvernementale.
S’il est vrai que ce limogeage était cousu de fil blanc en raison des
déboires entre Ouattara et Mabri, il n’en demeure pas moins que le
navire Rhdp prend l’eau de toutes parts. Payant ainsi le prix de son
mépris de la démocratie. En effet, tandis que des primaires sont
organisées sous d’autres cieux pour permettre à la base du parti de
désigner son candidat, les deux poids lourds du Rhdp, en l’occurrence le
Rdr d’Alassane Ouattara et le Pdci-Rda de son aîné Bédié ont toujours
tordu le cou à la démocratie en imposant leurs choix aux autres. En
témoignent l’appel émotionnel de Daoukro et les désaccords entre le
désormais ancien ministre des affaires étrangères, Mabri Toikeusse et le
chef de l’Etat relatifs aux choix des candidats Rhdp aux législatives.
Alors que le Pdci et le Rdr comptent respectivement 101 et 135
candidats sur les 255 sièges que compte le parlement ivoirien, l’Udpci
de Mabri Toikeusse et l’Upci de Gnamien Konan n’en n’ont pas la moitié.
Il ne faut pas être clerc pour saisir l’enjeu politique des législatives
2016 à l’aube de la présidentielle 2020. D’autant que Mabri et Gnamien
ne font point mystère de leur désir de succéder à Ouattara en 2020.
C’est en réalité leurs morts politiques que ces derniers ont refusées.
Le processus d’implosion du Rhdp est plus qu’engagé.
Après le Mfa d’AnakyKobéna, l’Udpci et l’Upci, la fronde se
cristallise au Pdci. La rupture entre la base et la direction préoccupée
à contenter le Rdr ne fait désormais l’ombre d’aucun doute. Depuis le
choix d’Affoussiata Bamba, député Rdr d’Abobo en qualité de candidate de
la coalition au pouvoir à Cocody en lieu et place de Yasmina Ouégnin,
député sortante, le siège dudit parti fait l’objet de protestations
quotidiennes des militants.
Par ailleurs, ces dissensions au sommet de l’Etat interviennent dans
un contexte marqué par une vague de violence qui a conduit à la mort
d’au moins cinq gendarmes. A cela, s’ajoute la volonté du Front du refus
de paralyser le siège de la CEI pour contraindre les tenants du pouvoir
actuel de se plier à la décision de la Cour Africaine des Droits de
l’Homme et des peuples en prenant des dispositions requises pour mettre
cette institution en conformité avec les standards internationaux. Sans
oublier un autre malaise qui ne cesse de grandir entre les camps
Ouattara et Soro. Le moins qu’on puisse dire, c’est le régime d’Abidjan
est bien dans une mauvaise passe.
SOURCE : lebabi
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