Empêchée par la Cour de se retirer, Mme Gbagbo s’est emportée en
proférant des injures au parquet général et à la Cour d’assises. ‘’C’est
de la foutaise. Vous croyez que parce que vous êtes juges, vous avez le
droit de faire tout ce que vous voulez en Côte d’Ivoire’’, a-t-elle
fustigé, ajoutant que ‘’si voulez me condamner, condamnez moi mais ne me
fatiguez pas’’.
‘’Je vous demande de respecter la loi’’, a conclu l’ex-Première dame en
s’adressant à la Cour. Cette colère fait suite au refus du juge
d’accorder la demande de la défense qui plaide jusqu’au 13 février
prochain pour faire comparaître les témoins clés.
‘’J’estime que le Procureur général et la Cour d’assises n’ont pas envie
qu’on fasse avancer le procès et qu’on aboutisse à la manifestation de
la vérité’’, a déclaré Me Rodrigue Dadjé, l’avocat principal de Mme
Gbagbo, interrogé par APA.
Selon lui, le Procureur général a eu un accord avec le bâtonnier pour la
reprise du procès avec le retour des avocats de Mme Gbagbo. ‘’Cet
accord disait clairement que le Procureur général devrait nous appuyer
pour obtenir un délai raisonnable pour faire citer les acteurs des
faits, les différentes personnalités’’, a-t-il expliqué.
‘’Nous arrivons aujourd’hui et on nous dit qu’il n’est pas question
qu’on nous accorde un délai raisonnable pour les faire citer. Si vous
remettez en cause l’accord que vous avez eu avec le bâtonnier et dont
nous sommes respectueux, notre présence ici ne se justifie plus’’, a
poursuivi Me Dadjé.
A l’en croire, le délai dépend en fonction du lieu de situation du
témoin. ‘’Si la personne se trouve dans le territoire du ressort du
Tribunal d’Abidjan c’est trois jours, si elle est dans le ressort d’une
autre juridiction qui est près du Tribunal d’Abidjan c’est cinq jours.
Si elle est à l’intérieur du pays c’est quinze jours. Si elle est hors
du territoire c’est deux mois’’, a énuméré l’Avocat de Mme Gbagbo qui
réclame ‘’un délai minimum de deux mois et quinze jours’’.
‘’ Il faut qu’on respecte les délais et qu’on ne nous expose pas à la
violation des délais’’, a insisté Me Dadjé, soulignant que les avocats
de l’ex-première dame sont revenus à l’audience par ‘’respect du
bâtonnier’’.
Simone Gbagbo est poursuivie pour ’’génocide, crimes contre les
populations civiles, crimes contre les prisonniers de guerre, meurtre,
assassinat, viol, coups et blessures volontaires, complicité, vocation
et tentatives de ces infractions, voies de faits et crimes contre
l’humanité’’ selon l’arrêt d’accusation du 29 janvier 2016, la renvoyant
devant la Cour d’assises.
SOURCE : lebabi
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