La justice a validé ce lundi les arrêtés autorisant le démarrage des travaux. L’exécutif est plus que jamais coincé entre la détermination des opposants et celle des partisans au projet.
L'exécutif n'a pas fini de se brûler les doigts avec le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ce lundi, contrairement à ce que préconisait le rapporteur public
, les juges de la cour administrative d'appel de Nantes ont validé les
arrêtés autorisant le démarrage des travaux. Manuel Valls a aussitôt
salué ce verdict, estimant qu'il « confortait la détermination du
gouvernement » dans ce dossier. A son sens, après 168 (!) décisions de
justice favorables et une consultation locale concluante, la légalité du
projet ne peut plus être mise en cause.
Sauf
que les opposants n'ont sans doute pas dit leur dernier mot. L'Acipa,
la principale association qui rassemble les anti-aéroport, a rappelé ce
lundi qu'il restait deux mois pour former un pourvoi devant le Conseil
d'Etat.
Opération à hauts risques
Manuel
Valls, qui a indiqué à maintes reprises que l'évacuation du site occupé
par les Zadistes, interviendrait cet automne, n'est donc toujours pas
certain d'y parvenir. Sauf si l'exécutif décide d'agir vite, sans
attendre une énième décision de justice comme le pressent de faire les «
pro-aéroport ». « Les habitants ont voté, la justice a tranché : les
travaux, c'est maintenant ! », a lancé Philippe Grosvalet, le président
PS du Conseil départemental de la Loire-Atlantique. « Il appartient
désormais au président de la République qui ne peut s'exonérer du choix
des citoyens et des décisions de justice, d'évacuer la Zad immédiatement
et de lancer, enfin, ce projet essentiel pour le Grand Ouest », a
renchéri le président Les Républicains (LR) de la région
Pays-de-la-Loire, Bruno Retailleau, président du Syndicat de
collectivités qui soutiennent ce projet.
Sauf
qu'une telle opération est à hauts risques. Les « Zadistes » qui
occupent le terrain n'ont en effet aucunement l'intention de décamper. «
L'ensemble du mouvement anti-aéroport réaffirme qu'il ne laissera place
à aucun début de travaux ni d'expulsion sur la Zad de
Notre-Dame-des-Landes », a assuré Julien Durand, le porte-parole de
l'Acipa. Et de souhaiter « bon courage à Manuel Valls ».
Une
telle détermination rend difficilement envisageable l'évacuation du
site sans faire usage un tant soit peu de la force. Et avec elle, le
danger de voir la violence se déchaîner et déboucher sur un drame
humain, comme lors de la manifestation du 26 octobre 2014 contre le
barrage de Sivens (Haute-Garonne), endeuillée par la mort d'un opposant.
« Ça se passerait très mal et ça serait là aussi des violences et des
affrontements tout à fait inutiles », avait jugé le mois dernier Ségolène Royal , la ministre de l'Environnement, après un rassemblement qui avait mobilisé plusieurs milliers d'opposants au projet.
SOURCE : lesechoes

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