Environ 650 personnes sont décédées de mort violente sur 800
personnes autopsiées à Abidjan pendant la crise post-électorale de
2010-2011 en Côte d'Ivoire, a affirmé mercredi un médecin légiste au
procès de Simone Gbagbo, l'ex-première dame de Côte d'Ivoire.
"Nous avons examiné 789 corps de victimes, dont la plupart
étaient atteints de plaies par armes à feu", a déclaré à la barre la
responsable des services médico-légaux d'Abidjan, le professeur Hélène
Yapo Etté, premier témoin de la défense.
647 des 789 des victimes sont décédées de mort violente, dont plus de
la moitié tuée par armes à feu, selon le rapport lu à la barre du
professeur Etté.
Selon elle, parmi ces victimes par armes à feu, "seuls 67 étaient des
civils", le reste (près de 300) étaient des "corps habillés" (des
militaires, policiers ou gendarmes, ndlr).
Abobo, un quartier d'Abidjan favorable à l'actuel président ivoirien,
Alassane Ouattara, a enregistré le plus grand nombre de victimes, suivi
des quartiers d'Adjamé, de Cocody et de Yopougon.
La cour d'assises de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, juge
depuis le 31 mai Mme Gbagbo pour crimes contre l'humanité, crimes
contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations
civiles, commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Mme Gbagbo est notamment accusée d'avoir été impliquée dans la
répression sanglante du quartier Abobo et de tirs d'obus sur le marché
de ce quartier. Selon l'accusation, Mme Gbagbo faisait partie d'une
cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers
des milices et des forces armées proches du régime.
Interrogé par l'un des avocats de Mme Gbagbo, Me Ange Rodrigue Dadje,
le professeur Etté a estimé mercredi que "les victimes mentionnées dans
son rapport n'ont aucun lien avec celles dont est accusée Mme Gbagbo".
La crise post-électorale de 2010-2011 a fait plus de 3.000 morts en
cinq mois dans le pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître
la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de
novembre 2010.
Simone Gbagbo comparaît alors qu'elle purge déjà une première peine
de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", prononcée
l'an dernier.
SOURCE : lebabi

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