Arrestations massives de migrants en Algérie : "C’est une chasse à l’homme noir"
Des centaines de migrants ouest-africains ont été
arrêtés dans la capitale algérienne en moins d’une semaine. Ils ont
ensuite été placés dans des camps de rétention à Alger ou emmenés à
Tamanrasset, une ville dans le sud du pays et devraient être expulsés du
pays. Selon nos Observateurs, ces arrestations musclées n’ont pas
épargné les étrangers en situation régulière sur le sol algérien et
n’ont été suivies d’aucune explication de la part des autorités.
Sur leur lieu de travail, dans la rue, à leur domicile : les
arrestations de migrants subsahariens à Alger ont rapidement pris des
allures de rafle. Cette opération, menée par les forces de l’ordre
algériennes, a débuté jeudi 1er décembre et se poursuit cette semaine,
racontent nos Observateurs. La Ligue algérienne des droits de l’Homme
estime qu’environ 1 400 étrangers ont été arrêtés.
Ces personnes, majoritairement sans titre de séjour algérien, ont été
regroupées dans un centre de vacances ouvert seulement l’été, situé dans
le quartier de Zéralda, dans l’ouest d’Alger. Sur les réseaux sociaux,
des photos et des vidéos montrent une centaine de personnes dormant les
unes à côté des autres, à même le sol, dans ce camp improvisé.
Dans le camp de Zéralda. Photo envoyée par un Observateur.
"Certains avaient pourtant des cartes de réfugiés les autorisant à séjourner en Algérie"
L’un de nos Observateurs, Armando, un Ivoirien
vivant clandestinement à Alger, a réussi à s’enfuir du camp de Zeralda,
dans la nuit de dimanche à lundi.
Des gendarmes sont venus me chercher chez moi,
jeudi soir. Ils m’ont dit qu’il y avait des tensions entre Algériens et
migrants noirs en ce moment à Alger et que, pour ma sécurité, il
fallait que je déménage. J’ai mis dans le camion de la gendarmerie
toutes mes affaires : frigo, fauteuil, canapé. Tout ce que j’avais pu
m’acheter, après plusieurs années à travailler en Algérie sur les
chantiers.
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