Analyste et fondateur du West Africa Think Tank (Wathi), Gilles Yabi a donné son opinion sur la nouvelle Constitution ivoirienne sur les ondes de la radio britannique BBC
La
véritable question pour une Constitution, c’est l’avenir du pays. C’est
l’avenir des institutions. Ce n’est pas une question de pouvoir et
d’opposition, c’est une question de discussions sur les réformes
institutionnelles qui étaient nécessaires pour un pays qui a connu une
décennie voire plus de crises.
Est-ce
que ce référendum ne vient pas affecter un peu le processus de
réconciliation quand on voit une peu comment l’opposition ivoirienne
commence à se relever?
Je
ne sais pas si c’est le relèvement de l’opposition qui va être un
indicateur de réconciliation ou d’absence de réconciliation. Par contre,
je pense que l’élaboration d’une nouvelle Constitution était nécessaire
au sortir d’une longue crise mais que, c’est une occasion manquée pour
la Côte d’Ivoire d’avoir un véritable débat sur la responsabilité des
acteurs politiques dans cette crise, sur la responsabilité des
institutions et d’avoir une réflexion collective sur les véritables
réformes institutionnelles qui étaient nécessaires pour la Côte d’Ivoire
de demain. Travailler sur tout ce qui est électoral mai pas seulement.
Travailler sur les moyens de consolider une démocratisation qui est
encore très récente en Côte d’Ivoire et de manière à améliorer le
fonctionnement de l’Etat. Et, c’est en cela que pour moi, les conditions
de ce référendum, le processus qui a conduit à ce projet de
Constitution et le contenu lui-même de ce projet ne correspondent pas à
l’histoire récente de la Côte d’Ivoire et la nécessité qu’il y a avait
d’avoir un débat beaucoup plus élaboré beaucoup plus approfondi et de
prendre le temps d’impliquer tout le monde dans cette réflexion.
L’opposition mais aussi, la société civile.
La question de l’ivoirité n’est toujours pas réglée alors?
La
question de l’ivoirité ne se règle pas dans les textes. Elle ne sera
jamais réglée simplement par une disposition sur l’éligibilité à la
présidence de la République. Tous les débats sur l’article 35 étaient
nécessaires. Mais, l’ivoirité, ça va plus loin que çà. C’est dans les
têtes que ça se joue, dans le comportement des acteurs politiques. Dans
la précision des règles et des institutions qui vont organiser la
réconciliation nationale et qui vont finir par inscrit dans les texte
qu’une société qui est multi-ethnique, qui est aussi diverse qui a cette
histoire particulière doit avoir des institutions qui correspondent à
cette diversité.
SOURCE : infodrome

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire